J’ai découvert la photographie
2025
Il y a 30 ans, en partant pour l’Inde, j’ai glissé dans mon sac à dos un petit appareil photo, au cas où je trouverais l’occasion de saisir des moments intéressants du voyage. L’atmosphère m’a captivé dès la petite ville de Puttaparthi, près de l’ashram de Sai Baba. J’ai pris quelques clichés et la petite boîte à objectif a aiguisé mon désir de me concentrer davantage. J’étais fasciné par la possibilité de fixer sur pellicule des choses attrayantes, qui, l’instant d’après, changeaient ou n’existaient déjà plus. Au moment de photographier, je ressentais un frisson agréable et un sentiment de complicité. Quand il n’y avait ni situation ni sujet intéressant, mon désir que quelque chose advienne semblait provoquer les circonstances. C’était excitant, semblable aux jeux de hasard. Il en résultait une étrange alchimie entre désir et coïncidence.
Je découvrais le monde de la photographie. En réalité, je ne tenais pas à montrer ni à créer un nouveau monde conceptuel – le monde était déjà là. Je cherchais l’étincelle, cachée dans le flot de la vie, avec la possibilité de la retenir dans un cadre. N’était-ce pas justement ce que j’avais toujours désiré ?! Le plaisir de matérialiser mon ressenti sur la pellicule ne m’a jamais quitté. Photographier avec un regard libéré de toute obligation, c’était quelque chose de grand ! Si, dans un cliché, je parvenais à transmettre une histoire intéressante, la mienne s’y associait aussi, enrichie par ce que j’avais vu. Selon le regard et l’imagination du spectateur, une histoire transmise par une photographie réussie, même enfermée dans le cadre, pouvait devenir infinie. Ce cadre était différent de ceux que la vie imposait.
La photographie m’a captivé et, avec le temps, elle s’est dessinée comme une contrainte intérieure. Mais n’allons pas trop vite. Pour assimiler cette nouvelle découverte, il a fallu des années. C’était un premier éclaircissement, l’aube tant attendue dans le labyrinthe de ma vie.
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